(Nouvelle édition revue et augmentée)
En 1647, Claude Favre de Vaugelas, l’un des premiers membres de l’Académie française, écrit que « le genre masculin, étant le plus noble, doit prédominer toutes les fois que le masculin et le féminin se trouvent ensemble ». Une opinion partagée par d'innombrables penseurs des XVIIe et XVIIIe siècle qui envoie balancer la croyance populaire selon laquelle le masculin l'emporte sur le féminin parce qu'il est générique, neutre ou universel. Le féminin grammatical, ainsi que les formes féminines des noms de métiers, ont été sciemment éclipsées pour pousser les femmes hors de la sphère publique, pour les empêcher de se nommer, peut-être même de se penser.
Aujourd’hui, diverses « autorités » linguistiques tentent de rejeter l'inclusion des femmes et des personnes non-binaires dans la langue. Mais les francophones n’ont pas dit leur dernier mot ! Les multiples stratégies d'écriture inclusive déjà répandues témoignent de la révolution langagière que nous connaissons et qui défonce les barrières artificielles érigées par les académiciens.
Ces stratégies inclusives, non sexistes et épicènes, Alexandra Dupuy, Michaël Lessard et Suzanne Zaccour les recensent ici, dans une version augmentée et réorganisée de la Grammaire non sexiste de la langue française, parue en 2017 chez M éditeur. Cet ouvrage sert d'introduction à l'écriture inclusive, de traité d'histoire sur l'influence du sexisme sur la langue, mais surtout de formidable outil pour quiconque cherche à écrire en ne laissant personne dans l'ombre.