Le bal des humains

«C’est quand même étonnant, quand on pense qu’il s’agit de quelqu’un qui a passé la plus grande partie de sa vie d’adulte à lire et à écouter, à écouter et à entendre et à lire; c’est quand même sidérant qu’il se soit saisi, un beau matin d’un décembre de sa vie, du marteau, du ciseau et des limes pour s’attaquer à un bloc de pierre du Brésil qu’il ne lâcherait plus aussi longtemps que cette pierre brute n’aurait pas avoué la forme qu’elle recelait.»

C’est ainsi que l’écrivaine Suzanne Jacob introduit l’œuvre sculptée de Patrick Cady, un psychanalyste qui a entrepris de communiquer ses observations sur le couple par l’entremise de la sculpture sur pierre. Travaillant son médium à l’aide de techniques héritées de l’art traditionnel inuit, Cady a développé son propre langage plastique, «à la manière des idéogrammes, où deux personnages figurent, au sens propre du terme, des tensions intérieures, des ambivalences, un sexuel encore indéterminé dans le jeu des pulsions, mais aussi, pourquoi pas, expriment ce qui peut être à l’œuvre dans des couples», écrit-il.

Le bal des humains invite ainsi les lecteurs à découvrir, par l’entremise de photographies, ces sculptures éloquentes, à la confluence des arts romans et inuits. Chaque œuvre est accompagnée de la réflexion de l’artiste s’y rapportant. Le tout est précédé d’un récit de Suzanne Jacob, mi-fiction mi-réalité, où elle relate la genèse de cette œuvre qui explore les tréfonds des relations humaines.