Les premières incursions de mon fils dans le langage m’ont tout de suite intéressée. Avec elles, l’expression « langue maternelle » prenait une couleur vraiment nouvelle. Les rudiments du langage que je lui apprenais me revenaient par bribes, métamorphosés. Il y avait des expressions mémorables à noter, une sorte d’album des instantanés langagiers à monter.
En retravaillant ces bons mots, j’ai pensé aux haïkus, ces poèmes japonais de trois lignes qui cherchent à capter la poésie d’un instant. J’ai alors découvert des liens étroits entre l’apprentissage du langage chez un jeune enfant et ces courts poèmes nippons.
« Le plus grand mérite de l’auteure est d’avoir pu garder cette naïveté d’enfant, d’en avoir retrouvé l’essentiel lorsqu’elle traduisait l’éveil à la parole de celui qui devant elle grandissait. Cela nous donne de petites merveilles. » – Hugues Corriveau, Lettres québécoises, printemps 1998.